En cette saison, à partir d’octobre jusqu’à fin novembre et même au-delà, toute la région des Ziban connaît une grande activité, un va-et-vient incessant de commerçants, qui pour vendre, qui pour acheter les dattes avec ses diverses variétés, plus d’une cinquantaine, dont la plus connue et la plus appréciée reste Deglet Nour, spécialité maison à la réputation mondiale, mais qui reste toujours sans label, nous disent les producteurs de dattes des différentes palmeraies que nous avons visitées.
A la subdivision de l’agriculture de Tolga, l’heure est à l’optimisme, même s’il est modéré, puisque la campagne vient de commencer et le plus gros reste à faire, en espérant que les fortes averses ne viendront pas perturber, pire saccager la production, car c’est l’une (fortes pluies) des plus sérieuses menaces, nous dit la responsable de la subdivision, Mme Rachida Chebicheb, qui ajoute : « Nous avons l’une des plus importantes palmeraies du pays en production de dattes avec toutes ses variétés :
998 600 palmiers-dattiers toutes variétés confondues et 80 3150 Deglet Nour, la plus demandée dans le commerce, même si les autres variétés ont leurs amateurs, à l’exemple de Larechti, El Hora, Thouari, sachant que le ghars est assez demandé pour la préparation des gâteaux. Nous possédons le plus grand nombre de variétés par rapport à nos voisins marocains et tunisiens, en plus de Deglet Nour, qui reste inégalable. Cependant, elle n’est pas labélisée ni protégée (marque déposée). Allez savoir pourquoi ! »La pluie, ennemie numéro un Présent à la subdivision de l’agriculture de Tolga, Bachir Saci, grand propriétaire et producteur de dattes à Foughala, commune voisine de Tolga, et arboriculteur de père en fils, connaît le dattier et la datte mieux que personne. En grand connaisseur, il nous informe avec certitude que la production de cette année et juste au-dessus de la moyenne, sauvée par la qualité au lieu de la quantité.
Il nous explique : « La pluie se joue de nous et vient souvent jouer les trouble-fêtes. Si nous avons d’une certaine manière réglé le souci du régime par un sac en plastique pour que la pluie ne l’abime pas (fermentation), nous devons cependant laisser ce même régime arriver à terme avant de le couvrir, mais les pluies sont fréquentes en cette période. Il faut dire que le bouleversement climatique y est pour quelque chose. Il y a une dizaine d’années, nous avions la même récolte pour toutes les variétés. De nos jours, ce n’est plus le cas, on procède par variété. Et au bon gré du climat. »
Notre interlocuteur nous raconte avec beaucoup d’amour pour son métier tout ce qu’il faut faire pour qu’un jeune palmier donne ses premiers fruits et les meilleurs, si c’est possible. Après la cueillette, il faut retourner la terre autour du palmier et mettre de l’engrais bio (fumier).
Au mois de mars, les producteurs doivent procéder à la pollinisation, une opération délicate que seuls les grimpeurs qui sont généreusement rémunérés peuvent faire. Des tentatives ont eu lieu pour procéder à une pollinisation mécanique, mais, les résultats ne sont pas encourageants.
Au mois de juin, une orientation et taille des régimes est obligatoire. Juillet août, le régime est attaché et ensuite vient l’ensachage (la mise en sac de plastique). Aussi bien nos interlocuteurs que les fellahs que nous avons rencontrés déplorent que des propriétaires de carrière ont obtenu des autorisations d’exploitation. L’usage de la dynamite peut porter un coup fatal aux ressources hydriques et ça risque d’être fatal, sachant qu’un bon nombre de producteurs de dattes utilisent l’irrigation localisée (le goutte-à-goutte).
Comme pour la pomme, l’abricot, l’olive et l’huile d’olive, la vente de la datte obéit, hélas, au diktat des intermédiaires, qui, après avoir acquis les récoltes, dictent les prix et restent les seuls maîtres de l’offre et de la demande.
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